Les stéréotypes et fausses vérités à propos de la transidentité

Les stéréotypes et fausses vérités à propos de la transidentité

La transidentité est le fait qu'une personne ne se reconnaisse pas dans le genre dans lequel elle est née. Elle s'identifie plutôt au genre opposé. C'est le fait de s'identifier à une femme alors qu'on est né homme ou à un homme alors qu'on est née femme. En ce qui concerne à ces personnes, il existe une multitude d'idées reçues et de mythes. Nous vous présentons ici 7 de ces mythes et idées reçues sur la transidentité.

La transidentité est un phénomène de mode

transsexualité

Contrairement à ce que peuvent penser beaucoup de personnes, les identités trans ne sont pas récentes. Elles sont observables tout au long de l'histoire. En fouillant dans les archives, il est possible de les détecter en Europe à travers certains vécus individuels. Par exemple, à Londres, vous retrouvez la trace du procès d'une femme couturière et travailleuse du sexe qui a été condamnée pour sodomie sur un homme. Ce fut au XIVe siècle. Cette précision anatomique indique clairement qu'il s'agit d'une femme transgenre, même si elle n'est pas désignée de la sorte dans les papiers du procès. En effectuant un travail de relecture de l'histoire, vous pourrez donc percevoir les traces de ce qu'on appelle aujourd'hui l'identité trans. Elle a toujours existé, mais sous d'autres appellations.

La transidentité n'existe qu'en Occident

Il s'agit là aussi d'une fausse affirmation, car la transidentité existe bel et bien ailleurs. Il y a toute une panoplie d'exemples en Inde, dans toutes les civilisations américaines et bien d'autres. Les identités trans y ont eu une place à part entière. L'Occident a d'ailleurs cherché à mettre un terme à ces structures lors de la période coloniale. En Polynésie, les missionnaires envoyés sur place ont assisté à une diabolisation de l'identité "mahu". La réalité première de cette dernière étant celle d'un troisième genre, ni féminin ni masculin. Paul Gauguin a peint l'existence de ces identités en même temps que leur progressive disparition lors de l'envahissement des Occidentaux.

Il n'est pas possible d'échapper à l'identité sexuelle biologique

Que ce soit le sexe biologique, les chromosomes et les hormones, ils existent bel et bien. Il n'est en aucun cas question de le nier. Cependant, s'appuyer sur ces réalités biologiques pour assigner un genre à la naissance est une erreur. Par exemple, l'idée selon laquelle il existerait une binarité biologique sur laquelle se calquerait une binarité de genre est remise en question par l'existence des intersexes.

Les transgenres reproduisent la binarité de genre

Comme mentionné plus haut, être transgenre, c'est être au-delà du genre assigné à la naissance. Ainsi, les personnes agenres et neutres, qui se départissent de la notion de genre, sont aussi concernées par les transidentités. Il en est de même pour les personnes “gender fluid” et “demi-genres”, qui ont plusieurs genres. Ils forment ce grand regroupement et il est important, politiquement, qu'ils reviennent à cette définition très englobante de la transidentité.

Il n'y a pas de transidentité sans dysphorie de genre

dysphorie de genre

La dysphorie est le décalage entre les trans et ce à quoi la société les renvoie en se basant sur leur assignation de naissance. Cela peut entraîner un dégoût de soi, un mal-être, des pensées suicidaires, etc. Elle se manifeste sous forme de crises sporadiques. Classée parmi les troubles psychiatriques, elle est de nos jours comprise comme une réalité médicale intrinsèque aux transidentités. S'il s'agit d'un trouble psychiatrique reconnu médicalement, il n'en est pas moins basé sur la perception et les regards extérieurs. Ceux-là qui sont renvoyés à la figure des personnes transgenres. C'est cela qui va entraîner un dégoût de soi ou des pensées suicidaires.

La transidentité est une question médicale

L'angle le plus utilisé en Occident pour lire les transidentités est celui médical. C'est celui-ci qui a d'ailleurs théorisé les transidentités comme une anomalie ou une pathologie, plutôt que comme une réalité humaine. Les personnes concernées vivent avec le poids de cet héritage. Cet encadrement médical pour les transitions ou les statuts légaux fait croire que le seul endroit où les transidentités sont présentes, encadrées et bien comprises est en Occident. Les exemples historiques démontrent pourtant qu'il n'est pas nécessaire d'enfermer les transidentités dans une lecture médicale.

Les transgenres sont de plus en plus nombreux

nombre transsexuelles

L'idée qui se cache ici, c'est qu'il y aurait une apparition spontanée de personnes trans. Or, il est important de comprendre que nous assistons plutôt à l'autodétermination de ces personnes. En effet, après de longues années de tabou et d'invisibilisation, les personnes concernées s'affichent de plus en plus. Celles qui auparavant avaient l'intuition de leur transidentité, mais la vivaient en silence peuvent désormais faire leur coming out. C'est ce qui fait que nous avons l'impression que les trans se multiplient. La bonne expression est plutôt qu'elles s'affichent beaucoup plus. C'est d'ailleurs pourquoi on beaucoup plus de trans sur Paris sur ce site et les environs.

En somme, il existe une multitude d'idées reçues et de mythe au sujet de la transidentité. Ceux-ci ont longtemps handicapé les personnes concernées. Cependant, la société devient de plus en plus ouverte, ce qui leur permet de s'exprimer davantage.

        
            
    
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